Les Chauves-souris ont-elles un cycle de vie ?

Oui, la vie des Chauves-souris est rythmée sur un cycle annuel. Elles se nourrissent exclusivement d'insectes, et ils se font rares en période hivernale. Les Chauves-souris d'Europe rentrent donc en hibernation. Elles se mettent dans des sites à l'abri des dangers et où la température est stable. Elles s’endorment et ralentissent leur métabolisme pour tenir plusieurs mois d'hiver.

Attention : Une Chauve-souris réveillée pendant l'hiver, c'est plusieurs jours de réserves perdues pour passer la mauvaise saison !!!!!

Pendant le printemps et l'été, les insectes sont présents en grand nombre. C'est à cette période que les individus sont les plus actifs et que les jeunes naissent. Les femelles se regroupent alors en colonies de quelques dizaines à quelques centaines d'individus suivant l’espèce : des nurseries. Dans ces lieux chauds et peu dérangés (fréquentés), elles peuvent mettre au monde leur seul petit et l'élever jusqu'à ce qu'il prenne son envol, en toute tranquillité.

A l'automne, pendant qu'elles font le plein d'insectes pour passer l'hiver, les Chauves-souris en profitent pour s'accoupler. Certaines espèces se regroupent dans des cavités que l’on appelle les regroupements automnaux ou swarming. Ces regroupements permettent le brassage génétique des populations.

Cycle de vie d'une Chauve-souris européenne (Dietz, 2009).

Où vivent-elles ?

Tout dépend de l'espèce et de la période. Pendant la période d'hibernation, les Chauves-souris choisissent un lieu avec une température stable et à l'abri du gel :
- les cavités souterraines : les mines, les carrières, les caves et autres tunnels...
- les cavités d'arbres : fentes dans un arbre, trous de pic...
- des fissures : dans des roches, des murs, des ponts...

En période de naissance des jeunes, les femelles se regroupent plutôt dans des sites chauds et qui le restent pendant toute la nuit :
- les sites artificiels : combles, bardages, entre deux poutres, les ponts, gîtes artificiels...
- les sites souterrains.
- les arbres creux.
etc...

Cavité utilisée par les Chauves-souris en hiver.

Cavité arboricole utilisée par les Chauves-souris en été.

Colonie de reproduction de Grand Murin (Myotis myotis) sous ardoise.

Les Chauves-souris sont-elles des animaux sociaux ?

Oui, les Chauves-souris d'Europe sont très sociales. Elles communiquent beaucoup entre elles par des cris que l'on appelle des cris sociaux et aussi par des gestes. Vivant en colonies l’été pour les femelles ou en petits groupes pour les mâles, cela montre la sociabilité des Chauves-souris. Mais les études sur le comportement sociétal des Chauves-souris sont rares. Il a tout de même été observé que des Chauves-souris prises au piège attiraient les autres par ses cris. Et chez certaines espèces tropicales, des échanges de nourriture pour des individus qui n’ont pu se nourrir ont été vues. Cela n’a jamais été observé chez les espèces européennes. De même que l'on peut la structure sociale des colonies (au niveau de la hiérarchie : qui décide, qui domine...).

Petite colonie d'Oreillard gris (Plecotus austriacus) dans les combles d'une école.

Des vidéos d'une colonie de reproduction de Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) sont à voir sur le site du Groupe Chiroptère de Provence.

Concerts de cris sociaux en période d'accouplement.

Les Chauves-souris migrent-elles ?

On observe deux migrations. L'une s'effectue au printemps, à la sortie de l'hibernation, les femelles vont rejoindre leur lieu de mise-bas. Mais la distance entre les sites d'hiver et ceux d'été varie selon les espèces ; de quelques kilomètres pour la plupart des espèces à plusieurs milliers de kilomètres pour la Pipistrelle de Nathusius, la Noctule commune et la Noctule de Leisler.
Pour ces espèces, les femelles partent du sud de l'Europe pour rejoindre les lieux de mise-bas en Europe du nord, parcourant entre 50 et 180 km par nuit. Elles reviennent au début de l'automne pour rejoindre les mâles pour le début des accouplements.

Pour ce qui est de s'orienter, il a été montré qu'elles utilisent les champs magnétiques terrestres et la mémoire topographique du trajet. Migrant au-dessus de la canopée, ces espèces sont vulnérables aux éoliennes.

Carte des migrations de Pipistrelle de Nathusius